Mon ami Michel Savoy m’a envoyé un message personnel. J’ai tellement apprécié que je lui demandé la permission de le partager avec vous. Il a gentiment accepté, alors voici:
Chère Martine,
Je t’écris un petit mot.
Juste quelques phrases, comme ça, que je te dis à l’oreille.
C’est à propos de ton texte sur ONLY GOD FORGIVES.
Le film t’est rentré dedans.
La même chose pour moi.
Assez du moins pour que j’aie le goût d’échanger.
J’aimerais rajouter à ce que vous en avez écrit Patricia et toi.
Bien humblement.
Voilà :
Rares sont les films traitant du Bushido, la voie du samouraï :
L’honneur, la parole donnée, souffrir en silence, respecter le danger jusqu’à affronter la mort.
Le sujet du film, pour moi, c’est ça, c’est le Bushido.
Ce n’est pas un hasard, le club de boxe thaïlandaise.
Ce n’est pas un hasard, les combats.
Ce n’est pas un hasard, le silence devant la mère.
Ce n’est pas un hasard, qu’à la fin, Pansringarm s’assoit respectueusement devant sa victime, Gosling.
Rien n’est au hasard dans ONLY GOD FORGIVES.
Et c’est pour ça qu’il y a cette sublime mise en scène, stylisée, sensuelle, primitive, animale.
Ainsi que cette trame sonore omniprésente et incantatoire, appelant les vertus par-delà la violence.
Ces vertus qui font que la vengeance n’est pas aveugle.
Ces vertus qui font qu’un enfant aura la vie sauve.
Qu’un père ne sera pas tué.
Le film tout entier a la froideur du samouraï dans son élan.
Sa morale, son intégrité, sa présence.
Un texto, un film, une belle soirée.
C’est ça le cinéma.
Sortir.
Changer sa vie.
Michel
martine au cinéma 